"Avec Amanuma, Manuel Bienvenu propose son album le plus ambitieux mais aussi le plus immédiatement séduisant. Accessible mais pas formatée, profonde et personnelle, dénuée de pathos, avenante mais trop intègre pour quémander l’attention, sa musique ne laissera insensible aucun mélomane digne de ce nom, et réservera son supplément d’âme à ceux qui en pousseront l’exploration au-delà de ses charmes les plus évidents.
Composé principalement au piano, Amanuma s’en ressent par la richesse de ses progressions harmoniques. Jamais gratuite ou ostentatoire, cette propension à enfreindre les règles s’exprime aussi dans des trames rythmiques et quelques structures à tiroirs « hors format ». Ces penchants iconoclastes n’ont rien de systématique et d’autres morceaux s’abstiennent de toute digression, épousant sans réserve les canons éprouvés d’une efficacité pop qui ne rime pas avec facilité.
Multi-instrumentiste, Manuel Bienvenu n’a longtemps délégué à d’autres que ce qu’il ne pouvait pas jouer lui même. Sans doute influencé par sa pratique croissante de la scène, il s’entoure désormais d’une équipe de musiciens, pour la plupart collaborateurs de longue date, qui présente la physionomie d’un véritable groupe. Ceci ne l’empêche pas d’assurer lui-même certaines parties essentielles (y compris quelques interventions solistes finement ciselées), grâce auxquelles il imprime sa patte personnelle à l’ensemble tout en bénéficiant de l’apport créatif d’experts accomplis.
Amanuma n’est que la troisième manifestation discographique de Manuel Bienvenu en une quinzaine d’années d’activité. A en juger par le chemin parcouru d’album en album, cette parcimonie est à mettre sur le compte de son exigence de ne prendre la parole que lorsqu’il estime avoir quelque chose d’important et de neuf à nous faire entendre. Une seule écoute d’Amanuma suffit à convaincre que ces conditions sont réunies."
"Avec Amanuma, Manuel Bienvenu propose son album le plus ambitieux mais aussi le plus immédiatement séduisant. Accessible mais pas formatée, profonde et personnelle, dénuée de pathos, avenante mais trop intègre pour quémander l’attention, sa musique ne laissera insensible aucun mélomane digne de ce nom, et réservera son supplément d’âme à ceux qui en pousseront l’exploration au-delà de ses charmes les plus évidents.
Composé principalement au piano, Amanuma s’en ressent par la richesse de ses progressions harmoniques. Jamais gratuite ou ostentatoire, cette propension à enfreindre les règles s’exprime aussi dans des trames rythmiques et quelques structures à tiroirs « hors format ». Ces penchants iconoclastes n’ont rien de systématique et d’autres morceaux s’abstiennent de toute digression, épousant sans réserve les canons éprouvés d’une efficacité pop qui ne rime pas avec facilité.
Multi-instrumentiste, Manuel Bienvenu n’a longtemps délégué à d’autres que ce qu’il ne pouvait pas jouer lui même. Sans doute influencé par sa pratique croissante de la scène, il s’entoure désormais d’une équipe de musiciens, pour la plupart collaborateurs de longue date, qui présente la physionomie d’un véritable groupe. Ceci ne l’empêche pas d’assurer lui-même certaines parties essentielles (y compris quelques interventions solistes finement ciselées), grâce auxquelles il imprime sa patte personnelle à l’ensemble tout en bénéficiant de l’apport créatif d’experts accomplis.
Amanuma n’est que la troisième manifestation discographique de Manuel Bienvenu en une quinzaine d’années d’activité. A en juger par le chemin parcouru d’album en album, cette parcimonie est à mettre sur le compte de son exigence de ne prendre la parole que lorsqu’il estime avoir quelque chose d’important et de neuf à nous faire entendre. Une seule écoute d’Amanuma suffit à convaincre que ces conditions sont réunies."
"Il suffit d’écouter les deux albums solo de Manuel Bienvenu – Elephant Home (2005) et Bring me the Head of Manuel Bienvenu (2007) – pour que s’impose le portrait d’un homme refusant l’embrigadement. Voilà un cas notable de songwriter sans école, qui a fait le mur des genres. Comme Robert Wyatt, Carla Bley, Mark Hollis, Brian Eno ou Arto Lindsay, autres évadés notoires, Manuel Bienvenu parvient à se défaire sans effort apparent des lourdes étiquettes dont on a coutume d’entraver les créateurs de son acabit.
Détachée de toute connotation, épousant des formes aussi rigoureuses qu’évasives, chacune de ses chansons est un modèle unique. Cette approche est née par le truchement d’une oreille insensible aux diktats de la mode comme aux injonctions des arbitres du bon goût. Manuel Bienvenu l’a développée au contact d’un large instrumentarium (guitares, piano, basse, orgues, trompette, percussions…), dont il explore les palettes de couleurs et de vibrations. Il l’a renforcée par la découverte de l’enregistrement multipistes, formidable machine à bâtir des édifices sonores chimériques. Il l’a prolongée dans l’étude à la fois sourcilleuse et contemplative des ressources de l’harmonie et des combinaisons de timbres, mais aussi dans l’attention portée au son, matière sensible transformable à l’infini.
Le Français ne cumule pas seulement avec bonheur les casquettes de compositeur, multi-instrumentiste, chanteur, arrangeur, ingénieur du son ou producteur ; il sait aussi se faire poète, algébriste, plasticien, architecte, explorateur… Rassembler harmonieusement autant de disciplines dans le cadre d’une seule vie, c’est se donner la possibilité d’embrasser tous les objets d’un désir sans bornes, sans ignorer pour autant les vertus de la réflexion, du lent et endurant travail de la pensée."
"Lorsqu'une chose commence, l’univers convoque toutes sortes de voix pour parler du moment où cette chose aura pris fin ; heureux, qui savez les faire taire”.
Quatrième album en vingt ans, Glo concrétise l’idée de l’orfèvrerie pop, poussée à son plus haut niveau de perfectionnisme par le multi-instrumentiste Manuel Bienvenu, auteur de cette énigmatique maxime, qui sonne comme le préambule idéal à ce disque, traversé par autant de mystères que d’évidences.
Elaboré en dehors des codes de l’industrie, Glo est une comète artisanale, enregistrée avec des instruments empruntés ou conçus parfois à la maison avec la rigueur imaginative de ces gens qui savent associer science et génie. Sans aucune préoccupation des standards, mais avec la seule présence du résultat comme objectif et une discipline de la production forgée dans des situations allant des plus luxueuses aux plus artisanales, l’album s’est enregistré à grand renfort de claviers, synthés ou samplers rarissimes, toujours choisis pour leur sonorité unique. Dans un souci d’efficacité, la musique se crée pour elle- même, avec un mot d’ordre sous forme de défi technique : compenser le peu de moyens par une utilisation la plus intelligente possible de l’oreille. Le traitement particulier de la voix répond d’ailleurs à ces exigences : mettre un point focal sur l’échafaudage musical et non sur le chant, qui reste volontairement discret, presque évanescent, comme au second plan d’une entreprise qui le dépasse et le transcende.
De la part de son auditeur, l’album réclame une forme de liberté, celle d’être un peu libre- écouteur, comme on disait libre-penseur, sans pour autant forcer son oreille au pied de biche sous prétexte de parvenir à ses fins. On entre dans Glo par de multiples portes. Le pop-maniaque érudit y entendra des réminiscences de Robert Wyatt, Jacques Thollot, David Sylvian, Brian Eno ou Fred Frith. Le néophyte se surprendra à se laisser simplement bercer par la suavité des nappes sonores et l’étrange hypnotisme de ces couplets au charme aussi étonnamment familier que parfaitement inédit.
Sans rien sacrifier à la démarche qui fait la part belle à la meilleure forme d’indépendance et d’autonomie artistique, les chansons sont là dans une production ambitieuse qui vous attrape de ses griffes, hirsutes et caressantes à la fois. D’une étoffe sonore très acoustique (jusque dans l’utilisation des - omniprésents- synthétiseurs), où chaque instrument, bien tangible et réel, a été scrupuleusement choisi pour le son qu’il produit, l’album sonne pourtant comme une expérimentation aux limites de l’univers électronique, échafaudage complexe et riche de structures qui s’enchevêtrent en un édifice pop hors catégories.
Un grand disque en suspension, une expérience qui ne ressemble à aucune autre. Et vous prendra par la main vers les territoires encore trop peu explorés de la musique.
n l’espace de deux décennies, Manuel Bienvenu a su sortir de la norme avec son univers musical bien attachant. La dernière fois que nous avions eu des nouvelles du musicien, cela remonte à l’année 2015 lorsqu’il avait publié son troisième disque nommé Amanuma qui fut sa seule sortie de la décennie. Cinq ans plus tard, il présente enfin son successeur tant attendu du nom de GLO.
Une fois de plus autoproduit, Manuel Bienvenu continue de nous impressionner. Puisant son inspiration auprès de Robert Wyatt et de Brian Eno, le musicien multi-instrumentiste nous en fait voir de toutes les couleurs avec des compositions audacieuses telles que « Camouflage » qui ouvre le bal mais bien encore « Passing Shot » et « Cream and Chrome » multipliant les champs du possible.
GLO est un disque de pop artisanale où toutes les influences sont distillées pour nous déstabiliser. Que ce soit sur « Subnova » ou encore sur « Rio Amazonas », Manuel Bienvenu déborde d’imaginations avec cette fusion entre l’analogique et le synthétique afin de penser la musique de manière intellectuelle. Mission réussie pour notre hôte qui se charge de clôturer la cérémonie avec un « Aniconism » équivoque.