Sioun, c’est Hélène Lecompte, fille d’une chanteuse d’opéra et d’un contrebassiste, qui, après une enfance et une adolescence passées à La Pointe Bouchemaine, intègre la Maîtrise des Pays de la Loire et le collège La Cathédrale d’Angers. L’envie d’écrire qui s’est manifestée plus tard, lors de ses études de sociologie, l’a amenée à devenir autrice, compositrice et interprète. En 2015, elle est lauréate du concours de chansons Le Grand prix Claude Lemesle et sort son 1er album, À Contre-courant , deux ans plus tard.
Pour le réaliser, sans label, elle s'est entourée de trois musiciens remarquables : Damien Joëts au piano et à la guitare, Stéphane Oster, qui est violoncelliste et chef de l'orchestre de l'Université de Nantes, et Gabor Turi, percussionniste.
Pour la pochette, c'est sa soeur Sarane, à qui elle dédie une des onze chansons de l'album, et son compagnon américain, Justin Pallermo, qui l'ont réalisée. « Tous ces artistes ont cru en moi, j'ai de la chance », souligne-t-elle modestement.
Ils ont cru dans sa voix qui explore avec hardiesse tous les possibles et toutes les nuances. Elle s'en sert comme d'un instrument aussi léger et solide qu'une toile d'araignée qui vibrerait aux nuances de la lumière et des émotions.
Dans cet album, il y a de la joie douce, de la mélancolie, de la force pour parler de résilience, des doutes, des espoirs d'amour, de la solitude, du vent qui fracasse les volets et des grands arbres qui s'agitent.
Écrire des textes c'était, au départ, sa respiration secrète, solitaire dans la grande maison à la Pointe qui donnait sur la Loire. Son disque est un hommage à cette rivière au bord de laquelle elle venait réfléchir, rêver « cet endroit où l'eau boit la peur, où les cailloux étanchent les larmes et les leurres ».
Mais la musique, elle l'avait déjà dans le sang. Son père, contrebassiste, jouait dans le groupe Ellébore. « Il m'emmenait dans des festivals. Et ma mère chantait dans les choeurs de l'opéra d'Angers. Très tôt, j'allais avec elle dans les loges des femmes. »
Son parcours l'a naturellement portée vers l'art. D'abord des cours de violon à 6 ans, l'école maîtrisienne où elle est entrée à 11 ans, un bac préparé en classe cinéma au lycée Renoir d'Angers puis le conservatoire d'art dramatique.
Mais c'est en préparant sa thèse de sociologie, à Nantes, en 2010, qu'elle a commencé à écrire.
« J'ai demandé à deux amis de composer des musiques. Ils ont refusé en disant, c'est toi qui fais ! Aujourd'hui, je les remercie, mais au début je n'étais pas contente », se souvient-elle. Alors elle a repris les cours d'écriture de musique.
« J'avais fait écouter à mon père, qui avait apprécié, mais je me disais qu'il n'était pas objectif puisque j'étais sa fille. Quand mes amis musiciens m'ont encouragée, là, je me suis dit, il faut faire quelque chose ! »
Des concerts en Chant'appart, le prix Paul-Lemesle et la sélection Les beaux débuts ont été autant d'encouragements pour « la fille de la rivière ».
Entourée des trois musiciens,Sioun c’est l’union du son “si” avec le son “oun”, deux sons éloignés qui se rencontrent pour accueillir des textes et des musiques aux influences tant classiques qu’actuelles. Sioun traverse le temps avec profondeur et légèreté et ses dimensions intemporelles et aériennes en font une proposition originale et poétique.
